Jeder für sich und Gott gegen alle
© Werner Herzog Filmproduktion
Kaspar a vécu jusqu’à 17 ans enfermé dans une cave, sans aucun contact avec le monde extérieur. Il ignore ce qu’est un arbre ou un visage humain. Un inconnu lui apporte régulièrement - et furtivement - sa nourriture.
Un jour de 1828, ce même inconnu décide - sur les ordres de qui ?- de sortir Kaspar de sa prison. Il lui apprend à marcher et le laisse au beau milieu de la ville de Nuremberg, avec, pour tout viatique, une lettre destinée à un capitaine de cavalerie. Comme il devient l’objet de la curiosité de tous, les faits et gestes de Kaspar sont notés dans leurs moindres détails par un greffier. Il est d’abord accueilli par une famille de paysans pleins d’humanité, puis exhibé dans un cirque afin qu’il puisse gagner le peu d’argent que coûte son entretien. Puis le bourgeois Daumer s’intéresse à lui, l’accueille dans sa maison et entreprend de le transformer, à force de patience et d’amitié, en véritable civilisé. Apprenant sans trop d’effort à lire et à écrire, Kaspar ne pénètre jamais dans les mystères de la religion et de la logique. En revanche, la musique l’émeut jusqu’aux larmes, comme autrefois la vision d’un bébé dans les bras de sa mère, chez les paysans. L’existence de Kaspar Hauser au sein de la société civilisée s’avère de courte durée : un jour, dans le jardin de son hôte, il est frappé à mort - probablement par l’homme qui l’avait auparavant nourri et amené à Nuremberg. Kaspar s’alite, pour mourir un peu plus tard, prononçant des paroles difficilement intelligibles et en rapport avec ses visions intimes, lesquelles sont la preuve qu’il n’était jamais entré très avant dans ce qu’il est convenu d’appeler le monde.