Lola
La première scène, magnifique, située le lendemain du drame, donne le ton à ce film : une petite bougie face à la tornade ! Puis la caméra accompagne ses personnages comme on le verrait dans un reportage : elle semble avoir la distanciation du documentariste ne voulant pas s’impliquer émotionnellement. Pourtant dès que nous suivons cette lola nous nous accrochons à son obstination, sa persévérance qui doit l’aider à adoucir son chagrin et à préserver la dynamique familiale si fragile et déjà très tendue. Nous retrouvons cette même obstination dans la situation identique de l’autre grand-mère, luttant pour sa propre famille. Seul le quartier change, l’une vit sur l’eau dans une maison sur pilotis, l’autre dans une masure donnant sur le trottoir, lieu de son commerce illicite. La ville de Manille nous est rendue un peu plus familière dans ce quotidien social, soumis aux intempéries et aux déséquilibres familiaux.