Oecuménique ou interreligieux?
La question à été relevée par Robert Molhant, l’ancien secrétaire générale de SIGNIS, dans SIGNIS Media no 3/2002 :
« … Le terme «jury œcuménique» est souvent mal compris. Si au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les festivals de cinéma ont souhaité qu’un jury catholique vienne décerner des prix aux films en compétition – ceci afin de couronner les œuvres présentant des valeurs humaines, sociales ou spirituelles – dès 1973 catholiques et protestants unirent leurs jurys respectifs pour former des jurys «œcuméniques», c’est-à-dire composés de chrétiens ».
(En effet, l’année prochaine nous allons célébrer le 40ème jury œcuménique au festival de Locarno.)
Robert Molhant se souvient qu’en janvier 2002, la direction du festival de Cannes nous demandait s’il n’était pas possible de constituer un jury interreligieux, c’est-à-dire réunissant, outre des chrétiens, des juifs, des musulmans, des bouddhistes… Il est vrai que le contexte religieux dans de nombreux pays du monde, et certainement en Europe, a fort évolué, mais à part des questions fondamentales concernant le niveau du dialogue interreligieux dans les différents pays dans lesquels SIGNIS et INTERFILM sont présents, la difficulté à constituer de tels jurys vient du fait que, s’il existe bien des organisations du cinéma ou de télévision catholique comme SIGNIS et protestante comme INTERFILM, qui peuvent désigner des jurés qualifiés pour les représenter, il n’en existe pas de semblables ni pour le monde juif, ni musulman ou bouddhiste. Ce qui pourrait conduire les chrétiens à devoir désigner eux-mêmes les jurés musulmans, juifs… Ce qui n’est pas sain. (Le problème a été évoqué le 17 mai 2002, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Majestic, à Cannes, en présence d’une juive, d’une bouddhiste, d’un musulman, d’une catholique et d’un protestant, autour du thème: «Le cinéma : lieu de dialogue interreligieux ?»)