Une séparation
Après une entrée en matière choc où l’on voit Simin et Nader argumenter vivement devant le juge, l’une pour justifier sa demande de divorce en vue d’un départ de l’Iran avec sa fille, l’autre justifiant son refus au nom de sa solidarité filiale, la première partie semble traîner en longueur, étalant les difficultés de Nader à assumer seul la garde de son père. Est-ce un documentaire sur la maladie d’Alzheimer peut se demander le spectateur. Mais lorsque Nader recrute Razieh et que très vite apparaît le poids de la religion sur elle (peut-elle toucher le vieil homme, tombé à terre, sans enfreindre des règles coraniques ?) on comprend que ces deux univers mentaux ne pourront être que dans le malentendu. Malentendu accru par la distance sociale qui les sépare. Surtout si se rajoutent des petits mensonges ou des semi vérités qui vont brouiller les pistes, à la fois pour le juge chargé de comprendre si Nader est coupable ou non de la mort du fœtus de Razieh, mais aussi pour le spectateur qui ne comprendra qu’au fur et à mesure ce qui s’est vraiment passé.