Le dixième Prix INTERFILM pour la promotion du dialogue interreligeux à Venise a été remis à « Amira » de Mohamed Diab, projeté dans la section « Orizzonti ». Le film a été tourné en Jordanie et raconte l’histoire amère d’une famille palestinienne déchirée. Il a également reçu le prix Enrico-Fulchignoni de l’UNESCO, ainsi que le prix Laterna-Magica des clubs de cinéma de la jeunesse. Le Lion d’or et le prix de la FIPRESCI sont allés à « L’événement » d’Audrey Diwan de France. Paolo Sorrentino a reçu le Lion d’argent (Grand Prix du Jury) pour « È stato la mano de Dio » et Jane Campion le Lion d’argent de la meilleure réalisation pour « The Power of the Dog ».
Le 78ème Festival international de Venise s’est ouvert le 1er septembre 2021 avec « Madres paralelas » de Pedro Almodovár. Le jury INTERFILM a décerné son prix pour la promotion du dialogue interreligeux pour la dixième fois. Elle a fait son choix parmi des films de la compétition internationale, ainsi que de la section « Orizzonti ». Ce prix veut soutenir des films qui plaident pour plus de compréhension, de respect et de sympathie entre les personnes de différentes origines, ainsi que pour la paix et la religion, contre des conflits, la violence et l’oppression. INTERFILM, tel qu’il est spécifié dans les statuts de ce prix, poursuit ainsi sa vision de relier cinéma et Eglises, cultures et religions.
Les lauréats des années précédentes étaient « Girimunho » (Swirl) du Brésil, « Wadjda » de l’Arabie saoudite, « Philomena » de la Grande-Bretagne, « Loin des hommes » de la France, « Mercredi 9 mai » de l’Iran, « White Sun » du Nepal, « Les versets de l’oubli » du Chile, « Tel Aviv on Fire » d’Israel et « Un fils » de la Tunisie.
Lors de la remise de prix à « Amira », le jury a affirmé : « Pour nous, en tant que membres du jury, le dialogue entre des personnes et des pays est indispensable si nous voulons nous comprendre mutuellement. La sauvegarde des Droits de l’Homme contre toutes formes d’oppression et de xénophobie est un défi pour nous tous. Un des thèmes principaux de ce festival était la voix oubliée des femmes. Dans la liste des films que nous avons discutés pour notre prix figuraient « Vidblysk (Ukraine), « El Buco » (Italie) et « Amira » (Egypte, Palestine). Ces trois films ont été choisis dans la compétition internationale et la section « Orizzonti ». Le jury INTERFILM a des critères spécifiques en ce qui concerne le dialogue interreligieux. Nous espérons que les films que nous avons choisis contribueront à une meilleure compréhension entre les religions. »
Le père d’Amira, le Palestinien Nawar, est en réclusion perpétuelle dans une prison israélienne. Pour les Israéliens il est un terroriste, pour les Palestiniens un héros. Amira, 17 ans, a été conçue sans que Maria, sa msère, ait eu des rapports sexuels avec son père. Cela fut possible parce que son sperme a été sorti clandestinement de la prison. Au cours du film, Amira découvre de façon drastique qui elle est.
Le film parle de murs qui séparent des êtres et se demande comment des ennemis peuvent vivre ensemble.Il ne s’agit pas tant d’un film politique que d’une histoire très personnelle. Des femmes font entendre leur voix dans une société dominée par des hommes, sur fond de la situation au Proche-Orient. Le film pose la question : qui sommes-nous en vérité ? Qu’est-ce qui importe, la biologie ou notre origine sociale ?Amira est inspiré de l’histoire d’une centaine de personnes qui sont nées dans des conditions similaires.