"Ma vie en papier", un documentaire de la réalisatrice iranienne Vida Dena sur des immigrants syriens à Bruxelles, a gagné le prix du Jury interreligieux à Nyon 2022, doté de 5 000 CHF. Le Grand Prix du festival est allé à "L'ȋlot" de Tizian Büchi (Suisse), le prix de la FIPRESCI à "Steel Life" (Vida ferrea) de Manuel Bauer (Pérou). Le film d’ouverture, "Fire of Love" de Sara Dosa (USA, Canada 2022), a reçu le prix du public.
Après l’édition digitale en 2020 et celle, hybride, en 2021, l’équipe du festival était heureuse du retour dans les salles. Une sélection de films ainsi que les leçons de cinéma étaient disponibles également en streaming. Le directeur du festival, Raymond Loretan, disait lors de la conférence de presse mi-mars : « Nous vivons l’édition 2022 comme un renouveau. En intégrant l’évolution digitale des deux dernières années, tout en mettant l’accent sur les rencontres personnelles, nous combinons le meilleur des deux univers et allons vers le futur avec encore plus de dynamique. »
Sur cette toile de fond, Raymond Loretan a souligné sa solidarité avec les artistes ukrainiens, ainsi qu’avec celles et ceux qui, en Russie, font de la résistance. Aux côtés de plusieurs films tournés ou produits en Ukraine, qui faisaient déjà partie du programme, le festival a choisi en signe de solidarité pour sa soirée de clôture en première suisse, "The Earth is Blue as an Orange" de la réalisatrice ukrainienne Iriyna Tsilyk. Le film montre la vie quotidienne d’Anna qui vit avec ses quatre enfants au Donbass. Tandis qu’à la maison, tout est harmonie, dehors règne le chaos de la guerre.
Le festival a montré en tout 160 Films d 68 pays, répartis en sept sections. Parmi les 124 films de la sélection officielle, 85 ont été montrés en première mondiale et 19 en première internationale. Avec ses 26 coproductions suisses, le festival s’est affirmé comme partenaire important de l’industrie cinématographique locale. La compétition officielle des longs métrages comportait 16 films, dont 15 premières mondiales. Les membres du jury interreligieux, nommés par INTERFILM et SIGNIS, ont choisi leur lauréat dans cette section.
Le film offre des regards habités par la bienveillance de sa réalisatrice à l’écart de ses personnages qu’elle aime infiniment. A partir de dessins réalisés par chaque membre de la famille, les scènes révèlent ces parts de rêves confrontés à ces réalités auxquelles les protagonistes doivent faire face.
Vida Dena déroule avec attention et tendresse des problématiques propres au refuge: identités bousculées, intégrations parfois difficiles, mais aussi ces énergies qui font rêver et qui désigne la vie plus forte que tout.
Tendu entre passé et avenir, vie et rêve, racines et identité, ce film original fait une belle part aux dessins que chacun réalise et qui viennent s’intégrer dans une animation originale et poétique.