Billet d'humeur sur le site du jury oecuménique de Cannes

Tout d’abord, signalons l’extraordinaire performance de Sean Penn, en rocker déchu, qui traîne un look de drag queen. Cela rend un peu difficile l’attention au récit, mais peu à peu nous découvrons que cet homme, qui s’exprime de plus très difficilement (mais ne parle pas pour ne rien dire) porte en lui un poids très lourd. Il s’agit de son père ancien déporté d’Auschwitz,celui-ci a été humilié par un nazi. Cheyenne le recherche, avec l’aide d’un Klarsfeld. Commence un road movie, procédé évidemment très couru au cinéma- et peu à peu le film révèle sa densité. La mise en scène est très soignée, irradiée des musiques de David Byrne et d’Arvo Part. L’homme déprimé, au bord du désespoir, mais aimé de sa femme, qui pourrait suciter les quolibets des personnes rencontrées, gagne en dignité et en humanité. Oui, il doit bien y "avoir une place" pour se réconcilier avec son passé.
Avec ce nouveau long-métrage, Sorrentino affirme un grand talent.

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