Le Festival International du Film de Fribourg 2012
Le Festival de Fribourg se veut un pont entre l’Europe et le reste du monde. Ainsi les sections parallèles avaient pour thème cette année le Bangladesh, l’image de l’Islam en occident et les films de western produits ailleurs qu’en Amérique. Les films en compétition provenaient de manière très équilibrée d’Amérique latine (3), d’Asie (4), du Moyen Orient (4) et d’Afrique (1). Tout au plus peut-on regretter le faible nombre de films d’Afrique noire, reflétant sans doute les difficultés actuelles de la production dans ces pays.
Les douze films en compétition étaient de bonne qualité et très variés dans leurs genres, allant de la fable (Fable of the Fish, Historias Que So Existem Quando Lembradas) aux récits intimistes (El Campo, Never too late, One, Two, One), du drame social (Asmaa, Lucky) aux souvenirs historiques (11 Flowers, The Last Christeros).
Le jury œcuménique décerné son prix au film Histórias que só existem quando lembradas (Brésil/Argentine/France, 2011) de Julia Murat. Dans un village isolé de la Vallée du Paraiba, où le temps semble s’être arrêté et où une communauté de vieillards répète chaque jour les mêmes gestes et rituels, une jeune photographe arrive et va réveiller ce monde endormi. Travail sur le temps qui passe, la mémoire, la mort, ce beau film baigné de symboles montre comment l’irruption de la jeunesse et l’utilisation de la photographie révèlent les souvenirs. Ainsi on redonne du sens à la vie qui s’écoule et à la mort. Le cimetière symboliquement fermé va pouvoir se rouvrir.
Le jury œcuménique a par ailleurs attribué deux mentions : l’une au film Asmaa (Egypte, 2011) du réalisateur Amr Salama traitant de manière dramatique le sujet de la difficile acceptation du SIDA dans une société traditionnelle, à partir du vécu d’une femme courageuse, l’autre au film argentin El Campo (Argentine/France/Italie, 2011) réalisé par Hernán Belón, parce qu’il exploite de façon convaincante les mécanismes du genre fantastique tout en identifiant la source de l’inquiétude dans l’expérience commune d’une vie en famille, de ses équilibres toujours délicats, et de la manière dont les personnes aimées, avec leurs projets et attentes, limitent la liberté de chacun.