Liefde is aardappelen
Une femme fait de la gymnastique sur son balcon. On brûle du papier dans la neige. Une pièce pleine de chaussures usées. La maison regorge de souvenirs, de détails dont on cherche la signification. Ou qui sont perdus pour toujours. La mère de la réalisatrice néerlandaise Aliona von der Horst a fait un jours la connaissance d’un Néerlandais, l’a épousé et a quitté la Russie. Ce n’est que quand Aliona reçoit son héritage – une maison délabrée en bois au fin fond de la Russie – qu’elle commence à enquêter sur les origines de sa mère, de sa grand-mère et de ses cinq autres filles.
[video:https://youtu.be/z8H3kWH7Ho0]
Traversé d’animations puissantes de l’artiste italienne Simone Massi, le film témoigne d’un épisode sombre de l’Histoire russe à laquelle les différents protagonistes font face de façons diverses. Refus et déni font partie des stratégies, mais aussi le témoignage épistolaire. Le film est plein de douleur, mais la réalisatrice ne cède à aucun moment au voyeurisme. Elle assemble les morceaux du puzzle de manière bien équilibré et mesurée. (Catalogue du festival, Carolin Weidner).
L’histoire d’une quête de racines raconte une tranche de l’histoire du monde. L’auteure cherche les traces de sa famille et se retrouve dans une maison en Russie dont elle hérite d’une petite part, signe d’une origine, d’une fuite, l’histoire de sa famille, sa façon de gérer le passé, la question de l’oubli, les conséquences de la faim, tout ça à l’aune de la mort.
Aliona van der Horst utilise des images de la maison, des souvenirs, des lettres, des enregistrements sonores et surtout les images extraordinaires de l’artiste d’animation Simone Massi. Elle crée ainsi une œuvre d’art d’une profondeur touchante avec des pointes d’ironie et d’humour.